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LES LUNETTES DE GRAND’MAMAN.

sait l’entrée ; mais je n’étais jamais passé devant la porte sans avoir envie de l’ouvrir.

Malheureusement, le verrou était placé trop haut.

Ce jour-là, le vieux bonhomme qui travaillait au jardin avait oublié sa brouette tout auprès.

C’était une trop bonne occasion. Je grimpai dessus, je tirai le verrou, et j’ouvris enfin cette porte qui me cachait tant de choses.

Je fus un peu désappointé.

Une cour boueuse dans laquelle étaient marquées d’innombrables pattes de poulets ; un tas de fumier sur lequel picorait la volaille, de petites maisons à toits bas, un grand hangar rempli de bois, avec une scie et un chevalet, deux ou trois auges : c’était tout.

En m’apercevant, les poules s’enfuirent de tous côtés avec des cris d’effroi. Mais le coq, plus vaillant, ne perdit pas la tête.

Ayant aperçu la porte, ouverte toute grande, il appela ses compagnes, marcha en avant, et toute la bande s’en alla au travers des jeunes salades.

Peu m’importait ! Mon attention était du reste absorbée tout entière par l’une des petites cabanes d’où partaient de sourds grognements.

Je m’étais avancé peu à peu… Que pouvait-il bien y