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VITESSES DES MOLÉCULES

36. — Justification de l’hypothèse d’Avogadro. — Nous voyons que deux molécules-gramme quelconques, prises dans l’état gazeux à la même température, contiennent l’une et l’autre la même quantité d’énergie moléculaire de translation (savoir ). Or, dans l’hypothèse d’Avogadro, ces deux masses contiennent l’une et l’autre le même nombre de molécules. À la même température, les molécules des divers gaz ont donc la même énergie moyenne de translation (égale à ). La molécule d’hydrogène est 16 fois plus légère que la molécule d’oxygène, mais elle va en moyenne 4 fois plus vite.

Dans un mélange gazeux, une molécule quelconque a encore cette même énergie moyenne. Nous savons en effet (loi du mélange des gaz), que chacune des masses gazeuses mélangées dans un récipient exerce sur les parois la même pression que si elle y était seule contenue. D’après le calcul qui nous donne la pression partielle de chaque gaz (que nous pouvons conduire exactement comme dans le cas d’un gaz unique), il faut donc bien que les énergies moléculaires soient les mêmes avant ou après le mélange. Quelle que soit la nature des constituants d’un mélange gazeux, deux molécules considérées au hasard possèdent la même énergie moyenne.

Cette égale répartition de l’énergie entre les diverses molécules d’une masse gazeuse, présentée ici comme conséquence de l’hypothèse d’Avogadro, peut se démontrer sans faire appel à cette hypothèse, si l’on admet, comme nous

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