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L’AGITATION MOLÉCULAIRE

bien, proportionnel à la vitesse quadratique moyenne (égale à ).

Puisque, enfin, à température constante le produit ne dépend pas du gaz, nous voyons que :

Le volume effusé dans un même temps doit varier en raison inverse de la racine carrée du poids moléculaire du gaz.

C’est précisément la loi qui a été vérifiée pour les divers gaz usuels[1]. L’hydrogène par exemple effuse 4 fois plus vite que l’oxygène.

38. — Largeur des raies spectrales. — L’effusion nous a donné un contrôle pour les rapports des vitesses moléculaires des divers gaz, mais laisse indéterminées les valeurs absolues de ces vitesses qui, d’après ce que nous avons dit doivent atteindre plusieurs centaines de mètres par seconde.

Or on a pu récemment signaler un phénomène sans rapport apparent avec la pression que développent les gaz, qui permet également de calculer les vitesses des molécules supposées existantes, et qui a donné précisément les mêmes valeurs.

Tout le monde sait que la décharge électrique illumine les gaz raréfiés. Examinée au spectroscope, la lumière émise par les « tubes de Geissler » ainsi utilisés, se résout en « raies » fines,

  1. Une fois vérifiée, cette loi pourra servir à déterminer des poids moléculaires inconnus : s’il faut attendre 2,65 fois plus longtemps pour appauvrir dans le même rapport par effusion une même enceinte quand elle contient de l’émanation du radium que lorsqu’elle contient de l’oxygène, on connaîtra le poids moléculaire de l’émanation en multipliant celui 32 de l’oxygène par (2,65)², soit environ par 7.
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