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ROTATIONS OU VIBRATIONS DES MOLÉCULES

nulle, donc il faudrait que deux molécules qui se heurtent se comportent comme deux sphères parfaitement glissantes qui ne mordent pas l’une sur l’autre au moment de leur choc.

Si cette propriété a chance d’être possédée par certaines molécules, il semble que ce doit être pour des molécules formées d’un seul atome. C’est le cas de la vapeur de mercure pour laquelle il était donc particulièrement intéressant de déterminer . L’expérience, faite dans ce but par Kundt et Warburg, a donné précisément la valeur 3. (Le même résultat a été retrouvé pour la vapeur monoatomique du zinc.)

D’autre part, Rayleigh et Ramsay ont découvert dans l’atmosphère des corps simples gazeux chimiquement inactifs (hélium, néon, argon, krypton, xénon), que cette inactivité même avait dissimulés aux chimistes. Ces corps, qu’on n’a pu combiner à aucun autre corps, sont probablement formés par des atomes de valence nulle, qui ne peuvent pas plus se combiner entre eux qu’avec d’autres atomes : les molécules de ces gaz sont donc probablement monoatomiques. Et, en effet, pour chacun de ces gaz, la chaleur spécifique se trouve exactement égale à 3, à toute température (expériences poussées jusqu’à 2 500° pour l’argon).

Bref, quand les molécules sont monoatomiques, elles ne se font pas tourner quand elles se heurtent avec des vitesses qui sont pourtant de l’ordre du kilomètre par seconde. À cet égard les atomes se comportent comme feraient des sphères parfaitement rigides et lisses (Boltzmann). Mais ce n’est

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