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L’AGITATION MOLÉCULAIRE

Appliquant à l’oxygène ( égal à 22 400ème pour égal à 0μ,1) on trouvera que les sphères de choc des molécules de une molécule-gramme (32 grammes) ont une surface totale de 16 hectares ; rangées côte à côte dans un même plan, elles couvriraient donc une énorme surface, un peu supérieure à 5 hectares.

Une relation de plus entre le nombre d’Avogadro et le diamètre de la sphère de choc nous donnerait ces deux grandeurs.

On peut d’abord observer que le diamètre diamètre , défini par des chocs violents, est probablement un peu plus petit que la distance à laquelle s’approchent les centres des molécules quand le corps est liquide (ou vitreux) et aussi froid que possible. De plus, dans le liquide, les molécules ne peuvent pas être plus serrées que ne sont des boulets dans une pile de boulets. Le volume total des sphères de choc (volume des sphères de protection) est par suite inférieur aux 3/4 du volume limite que prend aux très basses températures la molécule-gramme liquéfiée ou solidifiée, et ce volume limite est connu. L’inégalité ainsi obtenue, combinée avec l’égalité qui donne la surface () de ces sphères, conduira à une valeur trop forte pour le diamètre , et trop faible pour le nombre d’Avogadro.

Faisant le calcul pour le mercure (qui est monoatomique) on trouve que le diamètre de choc des atomes de mercure est inférieur au millionième de millimètre, et que le nombre d’Avogadro est supérieur à 440 milliards de trillions (44·1022).

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