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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

la glycérine, et au contraire extrêmement vif dans les gaz (Bodoszewski, Zsygmondy).

Incidemment, j’ai pu l’observer pour des sphérules d’eau supportés par les « taches noires » des bulles de savon. Ces sphérules étaient de 100 à 1000 fois plus épais que la lame mince qui leur servait de support. Ils sont donc à peu près aux taches noires ce qu’une orange est à une feuille de papier. Leur mouvement brownien, négligeable dans la direction perpendiculaire à la pellicule, est très vif dans le plan de cette pellicule (à peu près comme il serait dans un gaz).

Dans un fluide donné, la grosseur des grains importe beaucoup, et l’agitation est d’autant plus vive que les grains sont plus petits. Cette propriété fut signalée par Brown, dès le premier instant de sa découverte. Quant à la nature des grains, elle paraît avoir peu d’influence, si elle en a. Dans un même fluide, deux grains s’agitent de même quand ils ont la même taille, quelle que soit leur substance et quelle que soit leur densité (Jevons, Ramsay, Gouy). Et incidemment, cette absence d’influence de la nature des grains élimine toute analogie avec les déplacements de grande amplitude que subit un morceau de camphre jeté sur l’eau, déplacements qui du reste finissent par s’arrêter (quand l’eau est saturée de camphre).

    qui viennent par hasard toucher la paroi ; mais le mouvement n’est pas affecté pour les autres. Autant vaudrait dire qu’on arrête le mouvement des vagues en clouant contre un quai une planche que ces vagues agitaient.

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