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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

pourtant nous comprenons évidemment mieux la signification profonde de cette loi de probabilité en l’énonçant de la façon suivante :

À l’échelle de grandeur qui nous intéresse pratiquement, le mouvement perpétuel de seconde espèce est en général tellement insignifiant qu’il serait déraisonnable d’en tenir compte.

Il serait d’ailleurs incorrect de dire que ce principe est en contradiction avec le mouvement moléculaire. Bien au contraire, c’est de ce mouvement qu’il résulte, mais sous la forme d’une loi de probabilité. Pour s’affranchir de la contrainte imposée par cette loi, pour transformer à son gré en travail toute l’énergie du mouvement des molécules d’un fluide en équilibre thermique, il faudrait pouvoir coordonner, rendre parallèles, les vitesses de toutes ces molécules.

52. — Les recherches et les conclusions de Wiener auraient pu exercer une action considérable sur la Théorie mécanique de la chaleur, alors en formation ; mais, embarrassées de considérations confuses sur les actions mutuelles des atomes matériels et des « atomes d’éther », elles restèrent peu connues. Sir W. Ramsay (1876), puis les PP. Delsaulx et Carbonnelle comprirent plus clairement comment le mouvement moléculaire peut causer le mouvement brownien. Suivant eux, « les mouvements intestins qui constituent l’état calorifique des fluides peuvent très bien rendre raison des faits ». Et, de façon plus détail-