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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

tion quelconque , que l’on considérera comme un escalier fermé de petites marches de hauteur .

Ainsi, une fois atteint l’état d’équilibre, par antagonisme entre la pesanteur qui sollicite les grains vers le bas et le mouvement brownien qui les éparpille sans cesse, des élévations égales devront s’accompagner de raréfactions égales. Mais, s’il faut s’élever seulement de 1/20 de millimètre, c’est-à-dire 100 millions de fois moins que dans l’oxygène, pour que la richesse en grains devienne deux fois plus faible, on devra penser que le poids efficace de chaque grain est 100 millions de fois plus grand que celui de la molécule d’oxygène. C’est ce poids du granule, encore mesurable, qui va faire l’intermédiaire, le relai indispensable, entre les masses qui sont à notre échelle et les masses moléculaires.

56. — Réalisation d’une émulsion convenable. — J’ai fait sans résultat quelques essais sur les solutions colloïdales ordinairement étudiées (sulfure d’arsenic, hydroxyde ferrique, etc.). En revanche, j’ai pu utiliser les émulsions que donnent deux résines, la gomme-gutte et le mastic.

La gomme-gutte (qui provient de la dessiccation d’un latex végétal) frottée à la main dans l’eau (comme on ferait avec un morceau de savon) se dissout peu à peu en donnant une belle émulsion d’un jaune vif, où le microscope révèle un fourmillement de grains sphériques de diverses tailles. On peut aussi, au lieu d’em-

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