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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

procédé que j’ai employé peut se comparer à la distillation fractionnée. De même que, pendant une distillation, les parties d’abord évaporées sont plus riches en constituants volatils, de même pendant la centrifugation d’une émulsion pure (grains de même nature) les couches d’abord sédimentées sont plus riches en gros grains, et il y a là un moyen de séparer les grains selon leur taille. La technique est assez facile à imaginer pour qu’il n’y ait pas lieu d’insister. J’ai utilisé des vitesses de rotation de l’ordre de 2 500 tours par minute ce qui donne à 15 centimètres de l’axe une force centrifuge qui vaut 1 000 fois environ la pesanteur. Il est à peine utile d’observer que, comme pour tous les genres de fractionnement, une bonne séparation est longue. J’ai traité dans mon fractionnement le plus soigné 1 kilogramme de gomme-gutte, pour obtenir après quelques mois une fraction contenant quelques décigrammes de grains dont le diamètre était sensiblement égal à celui que j’avais désiré obtenir.

58. — Densité de la matière qui forme les grains. — J’ai déterminé cette densité de trois façons différentes :

a) Par la méthode du flacon, comme pour une poudre insoluble ordinaire : on mesure les masses d’eau et d’émulsion qui emplissent un même flaçon, puis, par dessiccation à l’étuve, la masse de résine suspendue dans l’émulsion. Cette dessiccation à 110° donne un liquide visqueux, qui ne perd plus de poids dans l’étuve et qui se soli-

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