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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

quant percée par une aiguille d’un très petit trou rond. Le champ alors perçu devient très restreint, et l’œil peut saisir d’un coup le nombre exact des grains qu’il voit à un instant donné. Il suffit pour cela que ce nombre reste inférieur à 5 ou 6. Plaçant alors un obturateur sur le trajet des rayons qui éclairent la préparation, on démasquera ces rayons à intervalles réguliers, notant successivement les nombres de grains aperçus qui seront par exemple :

3, 2, 0, 3, 2, 2, 5, 3, 1, 2, …

Recommençant à un autre niveau, on notera de même une suite de nombres tels que :

2, 1, 0, 0, 1, 1, 3, 1, 0, 0, …

On comprend, en raison de l’irrégularité du mouvement brownien, que, par exemple 200 lectures de ce genre remplacent une photographie instantanée qui embrasserait un champ 200 fois plus étendu[1].

63. — Équilibre statistique d’une colonne d’émulsion. — Il est dès lors facile de vérifier avec précision que la répartition des grains finit par atteindre un régime permanent. Il suffit de prendre, d’heure en heure le rapport des concentrations en deux niveaux déterminés. Ce rapport, d’abord

  1. Dans l’une ou l’autre méthode, il y a incertitude pour quelques grains, qui ne sont plus au point et qui se laissent pourtant deviner. Mais cette incertitude modifie dans le même rapport et . Par exemple, deux observateurs différents, déterminant par pointés en champ visuel réduit, ont trouvé les valeurs 10,04 et 10,16.