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LES FLUCTUATIONS

beaucoup plus accentuée que dans un gaz et l’on conçoit que l’opalescence, en réalité toujours plus ou moins existante, puisse devenir très marquée.

82. — Contrôle expérimental de la théorie de l’opalescence. — La théorie de Smoluchowski, complétée par Keesom, a trouvé une vérification en des mesures qui venaient précisément d’être faites à Leyde par Kamerlingh Onnes et Keesom.

L’intensité de l’opalescence peut en effet se calculer en utilisant des travaux antérieurs[1] qui apprennent quelle quantité de lumière est déviée latéralement, pour un faisceau éclairant d’intensité et de couleur données, par une très petite particule transparente (de volume fixé) plongée dans un milieu qui n’a pas la même réfringence. Cette quantité de lumière se trouve d’autant plus grande que la lumière incidente est plus réfrangible (a une plus petite longueur d’onde). Pour une lumière incidente blanche, la lumière diffusée latéralement sera donc bleue (le bleu et le violet étant plus diffusés par la particule que le jaune ou le rouge). Et l’opalescence est en effet bleuâtre.

De façon plus précise, tant que les dimensions de la particule éclairée peuvent être regardées comme petites vis-à-vis de la longueur d’onde de la lumière incidente, l’intensité de la lumière diffusée est inversement proportionnelle à la quatrième puissance de cette longueur d’onde, mais proportionnelle au carré du volume de la parti-

  1. Rayleigh, Phil. Mag., XLI, 1881, p. 86 et Lorenz, Œuvres, L, p. 496. (Voir Conseil de Bruxelles, p. 221).
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