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LES FLUCTUATIONS

Toutes les quantités qui figurent dans cette équation sont mesurables, sauf  ; elle permet donc le contrôle des théories de Smoluchowski et Keesom par comparaison de la valeur de ainsi trouvée avec celle déjà obtenue.

Ce contrôle s’est trouvé résulter de la discussion de belles mesures qui venaient d’être faites sur l’éthylène. La température critique (absolue) était 273 + 11°,18 ; la lumière d’opalescence était déjà franchement bleue à 11°,93. À cette température le rapport des intensités d’opalescence pour une même intensité incidente, dans le bleu et le jaune (raies F et D) était 1,9 peu différent du rapport 2,13 des quatrièmes puissances des fréquences de vibrations de ces deux couleurs.

Toujours à cette température, les mesures en lumière jaune avaient donné par centimètre cube illuminé, et pour une lumière incidente d’intensité 1, une intensité d’opalescence comprise entre 0,0007 et 0,0008. La compressibilité était connue par des mesures de Verschaffelt. La formule de Keesom donne dès lors, pour le nombre d’Avogadro, une valeur voisine de 75·1022 avec une approximation de 15 pour 100, en très bonne concordance avec la valeur probable.

Des considérations analogues s’appliqueront à l’opalescence toujours présentée par les mélanges liquides (eau et phénol, par exemple), au voisinage du point critique de miscibilité[1].

  1. À toute température inférieure à 70° la solubilité de l’eau et du phénol est limitée : deux couches liquides se forment, inégalement riches en phénol. Quand la température s’élève, ces deux liquides deviennent de moins en moins différents, à 70° la teneur en phénol
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