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THÉORIE DE SMOLUCHOWSKI

L’opalescence nous révèle alors un régime permanent de fluctuations de composition d’un point à l’autre du mélange. La théorie de ces fluctuations, un peu plus difficile que dans le cas précédent, a été faite par Einstein (la notion de travail de séparation des constituants remplace la notion de travail de compression). L’équation trouvée[1] permet encore, supposée exacte, de trouver à partir de grandeurs toutes mesurables, mais ici la détermination n’a pas été encore effectuée.

83. — Le bleu du ciel. — Nous avons appliqué dans le voisinage du point critique les formules de Smoluchowski, Keesom ou Einstein. Nous pouvons aussi bien les appliquer au cas d’une substance gazeuse. Ce gaz sera supposé pur, ou du moins, si c’est un mélange, les composants seront supposés avoir même pouvoir réfringent (comme il arrive sensiblement pour l’air), en sorte que les fluctuations de composition auront une influence négligeable par rapport aux fluctuations de densité. En ce cas, en conséquence de la loi de Mariotte, le produit devient égal à  ; d’autre part, l’indice de réfraction étant très voisin de 1, on peut remplacer

    est pour tous deux égale à 36 p. 100 ; la surface de séparation disparaît alors ; c’est le point critique de miscibilité. À toute température supérieure la miscibilité est complète, deux couches de composition différente ne peuvent plus subsister en équilibre au contact l’une de l’autre.

  1. Ann. der Phys., XVI, 1910, p. 1572.
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