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LES FLUCTUATIONS

par 3, et l’équation de Keesom devient

.

Cette intensité de la lumière émise latéralement par 1 centimètre cube de gaz est extrêmement petite, en raison de la faible réfringence des gaz ( est très peu supérieur à 1). Mais la somme des éclairements produits par un très grand volume peut devenir notable, et par là peut s’expliquer (Einstein) la lumière bleue qui nous vient du ciel pendant le jour. On retrouve par cette voie un résultat obtenu par Lord Rayleigh[1], antérieurement aux théories plus générales que je viens de résumer.

On sait qu’un rayon de lumière a une trajectoire visible quand il traverse un milieu chargé de poussières. C’est cette diffusion latérale qui rend généralement visible un rayon de soleil dans l’air. Le phénomène subsiste quand les poussières deviennent de plus en plus fines (et c’est ce qui permet l’observation ultramicroscopique), mais la lumière opalescente diffractée vire au bleu, la lumière à courte longueur d’onde subissant donc une diffraction plus forte. De plus, elle est polarisée dans le plan qui passe par le rayon incident et l’œil de l’observateur.

Rayleigh a supposé que même les molécules agissent comme les poussières encore perceptibles au microscope et que c’est l’origine de la coloration du ciel. En accord avec cette hypo-

  1. Phil. Mag., t. XLI, 1871, p. 107 et t. XLVII, 1899, p. 375.
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