Pour obtenir théoriquement cette composition, rappelons-nous d’abord que, suivant une hypothèse à peine discutée aujourd’hui, toute lumière monochromatique est formée par des ondes électriques et magnétiques émises par le déplacement oscillatoire de charges électriques dans la matière[1]. Réciproquement et par résonance, un oscillateur électrique (où la charge électrique mobile sera mise en vibration par le champ électrique des ondes qui le rencontrent successivement) peut absorber de la lumière qui a précisément la période de l’oscillateur.
Imaginons, dans l’enceinte isotherme, un grand nombre d’oscillateurs linéaires identiques (par exemple ce seront peut-être des atomes de sodium, accordés sur la lumière jaune, si connue de tous, que donne une flamme d’alcool salé). Pour cette période, la lumière qui emplit l’enceinte doit être en équilibre statistique avec ces résonateurs, leur donnant pendant chaque durée très courte autant d’énergie qu’elle en reçoit. Si désigne l’énergie moyenne des oscillateurs, Planck trouve alors que, en conséquence des lois de l’électrodynamique, la densité de la lumière pour la longueur d’onde est proportionnelle à , et de façon plus précise est donnée par l’équation
en sorte que, pour satisfaire à ce résultat d’expé-
- ↑ Le champ électrique et le champ magnétique en un point de l’onde sont constamment dans le plan tangent à l’onde (les vibrations lumineuses sont transversales) et ils sont perpendiculaires l’un à l’autre.