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LA LUMIÈRE ET LES QUANTA

rience que la densité du rayonnement est infiniment petite pour les très courtes longueurs d’onde, il faut que l’énergie moyenne des oscillateurs devienne extrêmement petite quand la fréquence devient très grande.

Or les oscillateurs qui sont en équilibre thermique avec le rayonnement, doivent être aussi bien en équilibre thermique avec un gaz qui emplirait l’enceinte à la température considérée. En d’autres termes, l’énergie moyenne d’oscillation doit être ce qu’elle serait si elle était seulement entretenue par les chocs des molécules du gaz. Dans le cas où l’énergie de l’oscillation est susceptible de variation continue, comme déjà nous avons eu occasion de le dire (43) l’énergie cinétique de l’oscillation serait en moyenne égale à , soit au tiers de l’énergie cinétique d’une molécule du gaz, c’est-à-dire serait indépendante de la période : la densité du rayonnement deviendrait infinie pour les très petites longueurs d’onde, ce qui est grossièrement faux.

Il faut donc admettre que l’énergie de chaque oscillateur varie de façon discontinue. Planck a supposé qu’elle varie par quanta égaux, en sorte que chaque oscillateur contient toujours un nombre entier d’atomes d’énergie, de grains d’énergie. La valeur de ce grain d’énergie ne dépendrait pas de la nature de l’oscillateur, mais dépendrait de sa fréquence (nombre de vibrations par seconde) et lui serait proportionnelle (10 fois plus grande, par exemple, si la fréquence est 10 fois plus grande) ; serait donc égal à ,

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