Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
EXTENSION DE LA THÉORIE, DES QUANTA

tassium (expériences de Rubens). Cette absorption accompagnée de réflexion « métallique » se comprend si cette lumière est en résonance avec les atomes du corps, et par suite a la fréquence qu’on peut déduire de la chaleur spécifique. Et c’est bien sensiblement ce qui arrive (Nernst).

De même encore on conçoit (Einstein) que les propriétés élastiques des corps solides donnent un moyen de prévoir la fréquence des vibrations d’un atome écarté de sa position d’équilibre. Le calcul a été fait approximativement par Einstein pour la compressibilité ; appliqué à l’argent, il fait prévoir comme fréquence de l’atome la valeur 4·1012, et l’étude des chaleurs spécifiques donne 4,5·1012. Je dois me borner à ces allusions, et renvoyer, pour plus amples détails, aux beaux travaux de Nernst, Rubens et Lindemann[1].

92. — Discontinuité des vitesses de rotation. — Si l’on se rappelle que déjà nous avons été forcés d’admettre avec Nernst (45) que l’énergie de rotation d’une molécule varie de façon discontinue, on acceptera peut-être d’étendre aux rotations, avec même valeur pour la constante universelle , la loi de discontinuité qui règle l’énergie des oscillateurs. Et il y a bien analogie d’une certaine sorte entre la rotation d’un corps sur lui-même, et l’oscillation d’un pendule (ou la course d’une planète), puisque dans les deux cas, il y a pério-

  1. Ce dernier savant prévoit la fréquence propre à partir de la température de fusion du solide ; il suppose que le corps se liquéfie quand l’amplitude de l’oscillation des atomes devient sensiblement égale à leur distance moyenne.
221