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IONISATION DES GAZ

tive dont on ne peut absolument pas les séparer, même en leur faisant traverser une feuille de métal.

Rappelons enfin que tout obstacle frappé par les rayons cathodiques émet ces rayons X dont la découverte par Rœntgen (1895) a marqué le début d’une ère nouvelle pour la physique.

Comme les rayons cathodiques, les rayons rayons X excitent des fluorescences variées, et impressionnent les plaques photographiques. Ils en diffèrent profondément en ce qu’ils ne transportent pas de charge électrique et par suite ne sont déviés ni par les corps électrisés, ni par les aimants. Tout le monde sait aussi qu’ils ont un pouvoir pénétrant plus considérable, et qu’ils ne peuvent être ni réfléchis, ni réfractés, ni diffractés, en sorte que, s’ils sont formés par des ondes, ces ondes sont beaucoup plus courtes que celles de l’extrême ultra-violet (0μ,1) jusqu’ici étudié[1].

Il fut tout de suite observé que les rayons X « déchargent les corps électrisés ». Une analyse précise du phénomène[2] a montré que ces rayons produisent dans les gaz qu’ils traversent des centres chargés des deux signes, ions mobiles qui

  1. Une discussion approfondie de très faibles apparences de diffraction conduit à penser qu’ils sont réellement formés par des ondes, à peu près 1 000 fois plus minces que celle de cet extrême ultra-violet, c’est-à-dire, grossièrement, d’épaisseur peu inférieure au diamètre de choc d’un atome (Sommerfeld).
  2. Jean Perrin, « Mécanisme de la décharge des corps électrisés par les rayons X », Éclairage électrique, juin 1806 ; Comptes Rendus, août 1896 ; Ann. de Ch. et Physique, août 1897. Sir J. Thomson et Rutherford sont de leur côté arrivés peu après aux mêmes conclusions, par des expériences toutes différentes. M. Righi les a également retrouvées.
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