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L’ATOME D’ÉLECTRICITÉ

se recombinent bientôt sur place en l’absence de champ électrique, mais qui sous l’action d’un champ se meuvent en sens inverse le long des lignes de force, jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés par un conducteur, qu’ils déchargent (ce qui permet la mesure de l’ionisation du gaz), ou par un isolant, qu’ils chargent. À partir du moment où les ions des deux signes sont amenés par ce double mouvement inverse dans des régions différentes du gaz, ils échappent à toute recombinaison, et l’on peut manipuler à loisir les deux masses gazeuses électrisées ainsi obtenues.

C’est de la même manière, par une ionisation du gaz, comme on l’a reconnu aussitôt après, que d’autres radiations (ultra-violet extrême, rayons cathodiques de Lenard, rayons α,β,γ des corps radioactifs) « déchargent » les corps électrisés placés dans les gaz, s’ils coupent des lignes de force émanées de ces corps. Enfin les gaz issus d’une flamme sont également ionisés, et l’on comprend qu’ils soient conducteurs, tant qu’une partie de cette ionisation subsiste.

98. — Les charges libérées dans l’ionisation des gaz sont égales à celle que porte un ion monovalent dans l’électrolyse. — Mais nous ne savons rien encore sur la grandeur des charges séparées par l’ionisation du gaz, et si elles ont quelque rapport avec les ions de l’électrolyse.

Townsend montra le premier que les charges élémentaires dans les deux cas, sont les mêmes[1].

  1. Phil. Trans. of the Roy. Soc., 1900.
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