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IONISATION DES GAZ

Soit en effet la charge d’un ion, situé dans un gaz de viscosité . Sous l’action d’un champ , ce ion se mettra en mouvement, et, sans cesse gêné par les chocs subis, se déplacera d’un mouvement uniforme (à notre échelle) avec une vitesse telle que

le coefficient de frottement n’ayant plus la valeur qu’il prend (60) pour un sphérule relativement gros, mais étant constant, ce qui nous suffit. En fait, on peut mesurer , (Rutherford) et on constate que le quotient appelé mobilité, est constant, et d’ailleurs pas le même, pour chacune des deux sortes d’ions formés. Cette mobilité correspond grossièrement à une vitesse de 1 centimètre par seconde dans un champ de 1 volt par centimètre.

Si d’autre part, après séparation des deux sortes d’ions par le champ électrique, on réalise une masse gazeuse où se trouvent seulement des ions d’un même signe, ces ions s’agitent et se diffusent exactement comme feraient des molécules d’un gaz très dilué, éparpillées dans le milieu gazeux non ionisé[1].

Dès lors, par application du raisonnement d’Einstein (70) on trouverait pour valeur du coefficient de diffusion des ions considérés

  1. Il n’y a pas à tenir compte de l’action répulsive extraordinairement faible qui tend à repousser vers la périphérie de l’enceinte ces charges mobiles.