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L’ATOME D’ÉLECTRICITÉ

condition que toutes ses gouttes donnent sensiblement la même valeur pour . Avec égal à 0,81[1] les valeurs de relatives aux différentes gouttes (valeurs qui, non corrigées, s’échelonnent entre 4,7 et 7) tombent entre 4,86 et 4,92. Millikan conclut donc pour à la valeur 4,9·10−10, soit pour la valeur

59·1022

qui, somme toute, est en concordance remarquable avec la valeur 68·1022 que j’ai précédemment donnée.

Mais Millikan pense que l’erreur de son résultat est bien inférieure au millième, et j’avoue qu’une si haute précision ne me paraît pas certaine, en raison de la grandeur de la correction qu’il a fallu faire subir à la loi de Stokes pour déduire la masse d’un sphérule de sa vitesse de chute dans l’air.

M. Roux a bien voulu reprendre les expériences, dans mon laboratoire, en mesurant la vitesse de chute d’un même sphérule dans l’air et dans un liquide[2].

Comme dans ce liquide la loi de Stokes s’applique, cette dernière mesure donne, sans correction, le rayon exact du sphérule.

  1. C’est la valeur prévue par Cunningham dans le cas de nul (sphérule parfaitement rugueux). Cette rugosité parfaite me semble difficile à admettre : un boulet, lancé obliquement contre une surface faite elle-même de boulets à peu près exactement joints, pourra bien rejaillir en rebroussant chemin, mais ce sera exceptionnel. Et la direction moyenne du rejaillissement, si elle n’est pas celle de la réflexion régulière, pourra ne pas s’en écarter grossièrement.
  2. Voir pour le détail de ces difficiles expériences, Roux, Thèse de doctorat, Ann. de Chim. et Phys., 1913.
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