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L’ATOME D’ÉLECTRICITÉ

et la vitesse , déviations qui restent les mêmes tant que le rapport de la charge à la masse garde la même valeur.

Thomson trouva ainsi, pour la vitesse, des valeurs qui sont de l’ordre de 50 000 kilomètres par seconde dans un tube de Crookes ordinaire, et qui dépendent d’ailleurs beaucoup de la différence de potentiel utilisée dans la décharge (de même que la vitesse d’une pierre qui tombe dépend de la hauteur de la chute).

Mais le rapport est indépendant de toutes les circonstances, et d’après les meilleures mesures[1] est 1 830 fois plus grand que n’est le rapport de la charge à la masse pour l’atome d’hydrogène dans l’électrolyse. Il a cette valeur quel que soit le gaz où passe la décharge, et quel que soit le métal des électrodes ; il est le même encore pour les rayons cathodiques lents de Lenard (1 000 kilomètres par seconde) qui, en l’absence de toute décharge, sont émis par les surfaces métalliques (zinc, métaux alcalins, etc.) que frappe de la lumière ultraviolette. Pour expliquer cette invariance qu’il avait découverte, Thomson a supposé d’emblée (tous les faits ultérieurs sont venus confirmer sa théorie) que les projectiles cathodiques sont toujours identiques et que chacun d’eux porte un seul atome d’électricité négative, et par suite est environ 1 800 fois plus léger que le plus léger de tous les atomes. De plus, puisqu’on peut les produire aux dépens de n’importe quelle matière, c’est-à-dire aux dépens de n’importe quel atome,

  1. Classen, Cotton et Weiss, etc. Je tiens compte du fait que le faraday vaut 96 600 coulombs (et non tout à fait 100 000).
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