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CORPUSCULES

ces éléments matériels forment un constituant universel commun à tous les atomes ; Thomson a proposé de les appeler corpuscules.

On ne peut considérer un corpuscule indépendamment de la charge négative qu’il transporte : il est inséparable de cette charge, il est constitué par cette charge.

Incidemment, la haute conductibilité des métaux s’explique bien simplement (Thomson, Drude) si l’on admet que certains au moins des corpuscules présents dans leurs atomes peuvent se déplacer sous l’action du plus faible champ électrique, passant d’un atome à l’autre, ou même s’agitant dans la masse métallique aussi librement que des molécules dans un gaz[1]. Si nous nous rappelons à quel point la matière est réellement vide et caverneuse (94) cette hypothèse ne nous étonnera pas trop. Le courant électrique, qui dans les électrolytes est constitué par le mouvement d’atomes chargés, est constitué dans les métaux par un torrent de corpuscules qui ne peuvent donner lieu à aucun phénomène chimique en traversant une soudure zinc-cuivre, puisque les corpuscules sont les mêmes pour le zinc ou pour le cuivre. L’action d’un aimant sur un courant ne diffère pas, au fond, de l’action d’un aimant sur les rayons cathodiques. Et la loi de Laplace, ainsi comprise, nous donne immédiatement, en tout point, la valeur et la direction de l’aimantation produite

  1. Une analyse plus détaillée montre qu’on explique, du même coup, les autres propriétés essentielles de l’état métallique : opacité, éclat métallique, conductibilité thermique.
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