par un seul projectile électrisé en mouvement[1].
Tant que l’on n’avait pu mesurer au moins approximativement la charge d’un seul projectile cathodique, et dans l’hésitation qu’on pouvait éprouver à voir en ces projectiles des fragments d’atomes, il restait cependant permis d’objecter que la valeur élevée du rapport pouvait s’expliquer aussi bien par la grandeur de la charge que par la petitesse de la masse. Mais, comme nous avons vu (99), Thomson a précisément mesuré la charge de gouttelettes, obtenues par détente d’air humide ne contenant pas d’autres ions que les corpuscules négatifs détachés d’une surface métallique par de la lumière ultraviolette. Si la charge de ces corpuscules valait 1 800 électrons, la charge d’une gouttelette serait au moins 1 800 fois plus grande que la charge trouvée[2].
Ceci forçait donc à admettre que le corpuscule a une masse bien inférieure à celle de tout atome. De façon plus précise, la masse de cet élément de matière, le plus petit que nous ayons su atteindre jusqu’à ce jour, est le quotient par 1 835 de celle de l’atome d’hydrogène, soit, en grammes
- ↑ L’expression classique de Laplace donne pour le champ dû à un projectile la valeur .
- ↑ Il est aisé de s’assurer que les gouttelettes du nuage ont capturé toute la charge électrique du gaz, et, par l’action d’un champ électrique, de s’assurer que toutes sont chargées ; celles qui sont polyvalentes (H. A. Wilson) porteraient donc plusieurs fois 1 800 électrons.