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CORPUSCULES

Faisant un pas de plus, Thomson a pu enfin nous donner une idée des dimensions des corpuscules. L’énergie cinétique d’un corpuscule en mouvement, ne peut qu’être supérieure à l’énergie d’aimantation produite dans le vide par le mouvement de ce corpuscule. On trouve ainsi[1] que le diamètre corpusculaire doit être inférieur à 1/3 10−12, c’est-à-dire inférieur au cent-millième du diamètre de choc des atomes les plus petits.

Pour des raisons que je ne peux développer ici, il est probable que cette limite supérieure est réellement atteinte, c’est-à-dire que l’inertie entière du corpuscule est due à l’aimantation qui l’accompagne comme un sillage dans son mouvement. Il se peut qu’il en soit ainsi pour toute matière même neutre, si cette neutralité résulte simplement de l’égalité de charges de signe contraire qui s’y trouvent (ou qui la constituent peut-être entièrement). Toute inertie serait alors d’origine électromagnétique. Je ne peux expliquer non plus ici comment alors la masse d’un projectile, sensiblement constante lorsque sa vitesse n’atteint pas 100 000 kilomètres par seconde, croît en réalité avec cette vitesse, lentement d’abord, puis de plus en plus rapidement, et deviendrait infinie pour une vitesse égale à celle de la lumière, en sorte que nulle

  1. Il suffit d’intégrer l’expression pour tout l’espace extérieur à la sphère de rayon , en se rappelant que (loi de Laplace) le champ magnétique est en chaque point égal à .
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