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GENÈSE ET DESTRUCTION D’ATOMES

matière et en énergie par les chutes de grosses poussières formées dans les espaces interstellaires aux dépens de corpuscules et d’atomes légers, et formés aussi, j’imagine, aux dépens de la lumière même[1]. L’Univers parcourant toujours le même cycle immense, pourrait rester statistiquement identique à lui-même[2].

113. — Projectiles atomiques. — La pénétration des rayons α dans la matière donne d’importants renseignements sur les atomes et sur les propriétés singulières que peuvent acquérir des projectiles lancés aux prodigieuses vitesses que possèdent ces rayons.

Le fait essentiel est que les rayons α traversent en ligne droite et nette, sans diffusion notable, soit des couches d’air épaisses de plusieurs centimètres, soit des pellicules continues, d’aluminium ou de mica par exemple, qui ont jusqu’à 4 ou 5 centièmes de millimètre.

Or, à prendre le diamètre atomique dans le sens où l’entend la théorie cinétique (diamètre de choc) les atomes ne sont guère moins serrés dans de l’aluminium ou du mica que des boulets dans une pile de boulets. Il est impossible de supposer que les projectiles d’hélium passent au

  1. Le principe de relativité (Einstein) force à attribuer à la lumière de la masse et du poids.
  2. On retrouve ici, dans ce qu’elle a d’essentiel, une hypothèse d’Arrhenius, expliquant la stabilité de l’Univers par l’existence, au centre des astres, de « composés » colossalement endothermiques. En lisant son beau livre de Poésie scientifique sur l’Évolution des Mondes (Ch. Béranger, Paris) on comprendra mieux comment l’Univers stellaire peut indéfiniment subsister.
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