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DÉNOMBREMENTS D’ATOMES

finie) qu’on nomme critique, en sorte que par exemple un projectile atomique qui fait moins de 5 000 kilomètres par seconde ne peut traverser plus de un quart de millimètre d’air. Sur cette fin de parcours, au surplus, l’ionisation devient forte et la diffusion notable, jusqu’à ce qu’enfin le projectile trop lent n’entame plus les armures atomiques et rejaillit sur elles comme une molécule ordinaire.

C’est pourquoi j’ai tenu à observer (111) que si une explosion atomique projetait un atome assez lourd d’espèce banale, nous pourrions ne pas nous en être aperçus. Il se réaliserait en de pareils cas une transmutation dissimulée. Pour l’ordre de grandeur des énergies d’explosion jusqu’ici constatées, seuls en effet les atomes légers peuvent acquérir une vitesse et une énergie assez grandes pour avoir dans l’air un parcours notable, et par exemple un atome de cuivre n’aurait pu être décelé.


Dénombrements d’atomes.

114. — Scintillations. — Charge des projectiles α. — Sir W. Crookes a découvert que la phosphorescence excitée par les rayons α sur les substances qui les arrêtent se résout à la loupe en scintillations, étoiles fugitives éteintes aussitôt qu’allumées, qu’on voit continuellement apparaître et disparaître aux divers points de l’écran qui reçoit la pluie des projectiles. Crookes a aussitôt supposé que chaque scintillation marquait le point

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