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L’HYPOTHÈSE D’AVOGADRO

Dans l’état gazeux, des nombres égaux de molécules quelconques, enfermées dans des volumes égaux à la même température, y développent des pressions égales[1].

Cette proposition bientôt défendue par Ampère, donne bien, si elle est vraie, comme nous allons voir, et comme l’annonçait Avogadro « une manière de déterminer les masses relatives des atomes et les proportions suivant lesquelles ils entrent dans les combinaisons ». Mais la théorie d’Avogadro, accompagnée de considérations inexactes, et encore sans fondement expérimental suffisant, fut accueillie avec beaucoup de réserve par les chimistes. On doit à Gerhardt d’avoir compris toute son importance et d’avoir prouvé dans le détail[2], sans se borner à une indication vague qui n’eût convaincu personne, la supériorité de la notation qu’il déduisait de cette théorie, et qui de ce jour gagna sans cesse des adhérents pour s’imposer enfin sans conteste. Le récit de ces controverses n’aurait pas ici d’intérêt, et nous avons seulement à comprendre comment l’hypothèse d’Avogadro peut donner les rapports des poids atomiques.

14. — Coefficients atomiques. — Imaginons des récipients tous identiques, de volume , qui seraient emplis avec les différents corps purs connus dans l’état gazeux, à une même tempéra-

  1. Il va de soi que l’hypothèse, supposée bonne, sera d’autant plus rigoureusement applicable que les lois des gaz « parfaits » se trouvent mieux vérifiées, c’est-à-dire d’autant plus que la densité du gaz sera plus faible.
  2. Précis de chimie organique.
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