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L’HYPOTHÈSE D’AVOGADRO


nombres , , ,… sont proportionnels à , donc au volume , on pourra, si l’on veut, choisir ce volume de façon que l’un de ces nombres, soit , ait telle valeur qu’on veut, par exemple la valeur 1. Tous les autres seront alors fixés.

Ces conséquences de l’hypothèse d’Avogadro ont été pleinement vérifiées par l’analyse chimique et les mesures de densité dans l’état gazeux pour des milliers de corps, sans que l’on ait rencontré une seule exception[1]. Du même coup, les nombres , , ,… correspondant à chaque valeur du volume se trouvent déterminés.

En d’autres termes, la pression et la température une fois choisies, il y a un volume (environ 22 litres dans les conditions normales[2]) pour lequel ceux de nos récipients qui contiennent de l’hydrogène en contiennent exactement ou bien 1 gramme (acide chlorhydrique, chloroforme) ou bien 2 grammes (eau, acétylène, hydrogène), ou bien 3 grammes (gaz ammoniac) ou bien 4 grammes (méthane, éthylène) ou bien 5 grammes (pyridine) ou bien 6 grammes (benzine), etc., mais ne contiennent jamais de masses intermédiaires, telles que 1,1 ou 3,4 grammes.

Pour ce même volume, nos divers récipients

  1. On ne peut compter comme faisant exception des corps tels que le peroxyde d’azote (voir no 2) qui ne vérifie pas les lois de Boyle et de Gay-Lussac et par suite est en dehors de ces considérations. Nous avons d’ailleurs fait comprendre qu’il ne vérifie pas les lois des gaz parce qu’il n’est pas un gaz, mais un mélange à proportion variable de deux gaz. Des remarques analogues s’appliquent aux quelques anomalies d’abord signalées (tel le sel ammoniac en vapeur).
  2. Température de la glace fondante et pression atmosphérique (56 centimètres de colonne barométrique mercurielle, à Paris).
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