dre infaillible qui se trouverait à l’exécution de
la lettre de cachet ; qu’immanquablement on se
saisirait, et de mes bijoux, et de l’argent qui
nous restait. Il ajouta qu’il y avait peu de temps
à perdre, et que l’affaire ne pouvait aller à trois
jours. Cet avertissement me parut sérieux, je le
priai de souffrir que je lui apportasse l’argent et
les effets le surlendemain ; qu’après nous prendrions
nos mesures pour nous éloigner. Je lui
demandai pour la forme s’il ne trouvait pas à
propos que j’avertisse sieur Valérie. Gardez-vous-en
bien, me dit-il ; outre que vous rompriez
toutes nos mesures, vous lui rendriez un
mauvais service ; car la lettre de cachet n’a été
obtenue qu’à la sollicitation de son père, avec
lequel il sera vraisemblablement bientôt réconcilié.
Je suivis de point en point les avis de
Bellegrade : je n’y prévoyais rien de faux, le
traître n’avait pas de peine à m’abuser. Le
lendemain je fis porter vingt-quatre mille livres
en or, et mes bijoux, aux Chartrons ; je m’en
revins, les croyant bien en sûreté, et m’éloignai
toujours politiquement de notre maison, où
j’attendais de moment à autre l’exécution de la
lettre de cachet : ce qui arriva plus tôt que nous
ne nous y attendions ; car vers les six heures du
soir quatre hommes montèrent à notre appartement :
un exempt fit voir ses ordres, il fallut se
rendre.
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DE JULIE