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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/204

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LES ÉGAREMENTS


pas non plus que je cherche à profiter de l’embarras dans lequel ces petits accidents jettent ordinairement une jeune personne ; les hommes font des sottises, il est juste que les hommes les réparent. Quelle que soit votre réponse, à laquelle je vais vous laisser réfléchir, usez librement du plaisir que j’aurais de vous obliger : mes offres sont sincères.

Quelque précipitées que parussent les propositions de l’Anglais, je les trouvai solides : si elles n’étaient pas assaisonnées du sel de la galanterie, j’y voyais un caractère de vérité préférable à l’ostentation de nos aimables, qui, même en soupirant auprès d’une femme, ont l’art d’appesantir le joug qu’ils lui imposent. D’ailleurs son extérieur, sans être propre à inspirer une passion, n’avait rien de rebutant. Je me déterminai à accepter ses offres ; il vint me voir le lendemain, et prévoyant bien la petite répugnance qu’à vingt ans on trouve à se rendre d’abord, il me pria de me mettre au-dessus de l’usage établi en pareil cas ; ajoutant qu’il n’avait jamais estimé les choses par les précautions étudiées qu’on prend pour les faire valoir. Je voulus lui témoigner quelque reconnaissance des arrangements avantageux qu’il faisait en ma faveur ; mais il me répliqua que je ne lui en devais absolument aucune ; que son bonheur étant