sujet de ma détention ; il n’était question de rien
moins que d’avoir attiré du monde pour faire
un mauvais parti à Vépry ; car c’était lui qui
avait été fort maltraité la veille ; et effectivement
le diable et ses lieutenants n’auraient pu machiner
rien de plus propre à me faire inquiéter,
que les fâcheuses conjonctures dans lesquelles
je me trouvais alors. Le nommé Simon, dont
je m’étais servi pour épier Vépry, avait un frère
qui était soldat de galère ; il était arrivé le
même jour de Marseille avec deux mauvais
garnements comme lui : mon écu avait servi à
les faire enivrer, et au sortir de la taverne on
avait rencontré Vépry, sur lequel on était d’abord
tombé sans trop savoir pourquoi. La
patrouille étant arrivée au bruit de cette expédition,
on avait arrêté les deux frères ; et ce qui
aggravait le cas, les autres s’étaient sauvés avec
le chapeau et l’épée du blessé. L’état dans lequel
on l’avait rapporté chez la Beauval lui fit naître
des soupçons, qu’elle tourna bientôt en certitude :
son domestique l’ayant assurée avoir vu
toute la journée rôder autour de la maison un
garçon dont on se servait pour faire les commissions
à la Croix de Malte, qui était l’enseigne de
mon auberge, elle y envoya faire quelques perquisitions
qui ne la laissèrent plus douter de
rien. Sans perdre de temps elle me dénonça en
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LES ÉGAREMENTS