j’eusse trouvé quelque chose qui me convint. Je
m’habillai, pris un fiacre et m’y fis mener : je
reconnus, au peu d’empressement qu’on témoigna
à mon arrivée, qu’on ne se souciait guère
de ma pratique ; mais je fis bientôt changer de
ton, en donnant à l’hôtesse une teinture du contenu
de la lettre qu’elle m’avait fait rendre la
veille, et en l’avertissant que j’allais faire mettre
mes coffres à son adresse : j’éblouis mes gens,
toute la maison fut en l’air. Cette même femme,
que ma détresse avait rendue si revêche, me
donna toutes sortes de bénédictions, et se fit un
plaisir de me mener elle-même chez un notaire
pour passer ma procuration. Je retournai chez
la Remy, que je trouvai occupée à ranger le peu
que j’avais à emporter. Je montai encore chez
M. Gerbo, auquel je donnai mon adresse, en le
priant d’agir librement avec moi, et de me permettre
d’en faire de même avec lui. Je ne pouvais
me résoudre à le quitter, et je distinguai bien
aussi quelque regret de sa part.
Je ne fus pas plus tôt descendue, qu’il entra un domestique de M. Poupard, qui envoyait savoir de mes nouvelles, et à quelle heure il pourrait me voir : je lui fis dire qu’il me trouverait toute la journée à l’hôtel Carignan, rue des Deux-Écus, où j’allai aussitôt. J’emmenai avec moi la Remy pour la satisfaire et me tenir compagnie :