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DE JULIE


son côté. Le fidèle militaire nous offrit son bras pour nous conduire où nous voulions loger ; nous l’acceptâmes en faveur de son ordonnance. Le premier fiacre qui passa fut arrêté ; nous nous fîmes conduire rue du Chantre, près de l’Opéra, chez une amie de ma tante, qui nous attendait le même jour, suivant l’avis qu’elle en avait reçu à notre départ de … Notre conducteur nous assura de ses civilités, nous demandant la permission de venir nous rendre visite ; ce que nous acceptâmes promptement pour nous en débarrasser, et dont il ne mésusa pas, car nous ne le revîmes plus.

Mademoiselle Château-Neuf, c’était le nom de notre nouvelle hôtesse, n’était plus de cette première jeunesse, et quelques infirmités jointes à une douzaine de lustres complets, n’annonçaient pas quelqu’un de fort ragoûtant : il m’en fallut cependant essuyer les tendres caresses ; et après avoir perdu trois ou quatre fois la respiration dans ses convulsifs embrassements, que je ne pus jamais esquiver, je fus condamnée à entendre une aussi longue qu’ennuyeuse exhortation, dont je ne compris bien le sens qu’au mot de sagesse qui y était continuellement répété.

Ce nouveau jargon, qui dura les trois ou quatre premiers jours, n’était pas tout à fait de