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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/96

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LES ÉGAREMENTS


moi, me donnait la main partout, au spectacle, à la promenade : il redoublait ouvertement ses assiduités. Le parfait accord dont nous nous trouvions toujours, et plus encore l’indiscrète attention que j’avais pour lui, ne laissait plus à douter de rien. Sieur Valérie outré, prit le parti de tenter l’éloignement du chevalier par des voies assez rudes : il affecta de le contrarier, fit naître tous les jours de nouvelles occasions de le chagriner. L’animosité devint sérieuse ; et si tous deux eussent eu la même façon de penser, il y aurait sans doute eu de fâcheuses suites. Il faut être femme pour sentir au juste quel violent effet produisit en moi l’incartade de sieur Valérie : Bellegrade me plaisait ; mais je l’aimai avec transport, quand une fois je me fus représenté les moyens dont on s’était servi pour interdire sa compagnie. Que de précautions exige notre vicieux tempérament ! la jalousie de l’un m’aveugla sur le mérite de l’autre : il me fut impossible de me passer du dernier. Plus je témoignai d’empressement à l’attirer, plus sieur Valérie affecta de s’y opposer ; et prévoyant bien qu’il ne gagnerait rien sur moi, il prit le parti de le déterminer lui-même à ne plus remettre les pieds au logis. En effet, quelque temps après, il y eut une vive altercation entre eux deux. Sieur Valérie joignit Bellegrade