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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/100

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à travers les cactus

campagne : vaste, rectangulaire et carrelée ; un comptoir avec, derrière, des bouteilles rangées ; sur la moitié du pourtour, des tables longues avec bancs aux deux côtés.

Dans la seconde partie de la salle, devant l’une des deux fenêtres, un billard. Enfin, faisant face à l’autre fenêtre, une porte vitrée, porte conduisant à l’intérieur.

Notre brave homme, à peine en présence de nos hôtes, prend la parole : « Je vous amène deux clients, dit-il, qui voudraient bien passer la nuit. Ils sont fatigués et ne peuvent aller plus loin. »

Mais, à cette entrée en matière, le « patron » qui lentement ingurgite son diner du soir, reste muet, comme jadis le prophète quand l’âne de Balaam parla ; il nous toise et ne semble nullement rassuré sur la nature de ces clients arrivant comme des trombes dans son malheureux village. Il se décide enfin à articuler un son, non sans avoir jeté un coup d’œil d’intelligence à la « patronne ».

— Nous ne pouvons pas vous coucher,