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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/106

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à travers les cactus

Van Marke semblait souffrir de ce chatouillement d’une manière intense, car il disait toutes les vingt secondes au plus, avec un accent lamentable et en se retournant : « Oh ! ces mouches ! » Mais ces mots étaient prononcés sur le même ton ; ainsi le voulait le sang belge.

Bientôt les moustiques s’en mêlèrent. Ce fut plus pénible encore, car si les mouches chatouillent, les moustiques font de douloureuses piqûres, puis leur zou-ou-ou-ou ! laisse bien loin derrière lui, comme irritant concert, le bruit d’ailes des autres insectes.

Alors, à nos convulsions destinées à chasser les mouches, se joignit un frétillement général de nos deux individus, indiquant que nos épidermes commençaient à durement souffrir.

On juge si nous dormions. Brochant sur le tout une chaleur atroce, et au dehors, le hurlement du sirocco. De temps à autre, pour calmer nos souffrances respectives, je saisissais la gargoulette et, prenant un peu d’eau dans le creux de la main, j’arro-