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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/107

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le supplice de la mouche

sais mon compagnon et moi-même ensuite.

Hélas ! cette cérémonie nous soulageait pour combien de temps ? Quelques minutes à peine.

Ainsi qu’il arrive si souvent, dans les campagnes, où, sans qu’on sache pourquoi, par le fait de la nuit, simplement, les chiens se livrent à des aboiements furieux, ceux des Salines ne pouvaient manquer de donner leur note. Et comme ils sont nombreux, les chiens, en Algérie, ce fut un autre genre de vacarme qui, mêlé au bruit du vent, vint se joindre au sabbat des moustiques et des mouches.

Me voici saisissant à nouveau la gargoulette pour recommencer l’aspersion.

Soudain, dans un soubresaut, je m’aperçois que la place de mon voisin est vide.

— Tiens tiens ! où est-il ? Ceci est un peu fort.

J’allonge les bras, mais ils errent dans le vide et, circonstance qui me stupéfie, j’entends à mon oreille la lamentation du bon Belge : « Oh ! ces mouches ! » Ah ! çà, pen-