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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/108

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à travers les cactus

sai-je, mais je suis devenu fou. Comment ! il s’est évanoui ! Mais où est-il ?

— Mais où es-tu donc ? hurlai-je à mon tour.

— Je suis, répondit froidement le Liégeois, sur le billard. J’ai senti quelque chose qui me mordait ; je crois que c’est un rat. Je n’ose plus rester à terre ; je me suis mis sur le billard.

— Ho ! ho ! voilà qui commence à atteindre la zone du comique, m’écriai-je en riant. Ah ! si les rats s’en mêlent.

Van Marke ne riait pas ; il se lamentait par intervalles, toujours réguliers, et il se retournait sur son billard, à chaque seconde.

Ce que je redoutais arriva : mon compagnon, dans un mouvement d’une ampleur exagérée, dépassa les frontières du billard et vint s’effondrer sur moi. Notre nuit prenait décidément de fantastiques proportions. Pour la première, c’était encourageant. Et le sabbat se poursuivait. Le crépitement des rafales, les hululements lugubres et prolongés des chiens, le vol strident des mouches