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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/109

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le supplice de la mouche

et le zou-ou-ou-ou des moustiques, le tout dans une atmosphère de fournaise : c’était superbe.

Était-ce fini ? Non. Cet infernal vacarme vint s’accroître encore. Un coq chanta, un autre lui répondit. Il ne manquait plus qu’un canon chargé à mitraille.

Et nous cuisions. Toujours j’allais à la gargoulette. À la fin, exaspéré, je me levai, repoussai complètement les contrevents et, saisissant la gargoulette, je répandis sur nous le reste de son contenu. Un coup de vent du Sud s’engouffrant aussitôt dans la pièce vint ébranler les bouteilles rangées derrière le comptoir, et un moment je craignis de voir notre nuit se terminer par une catastrophe.

Il n’en fut rien. Je pus laisser la fenêtre entièrement ouverte et les coups de vent nous soulagèrent un peu. Mais on ne dormit pas.

Van Marke, réellement indisposé par une nuit pareille, finit par se lever, il était trois heures et demie du matin environ, et proposa de partir.