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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/118

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à travers les cactus

journée. La troisième devait nous conduire à Alger.

L’horizon se modifiait à vue d’œil. On allait bientôt laisser de côté la vallée du Chéliff pour entrer dans la région montagneuse de l’Atlas.

On fit halte au village d’Oued-Fodda. Une petite auberge européenne se présenta, à souhait. Des groupes d’Arabes se levèrent à notre vue et, comme un vol de moineaux, vinrent s’abattre autour de nos bicyclettes : ce fut une vraie séance ; ils en palpaient toutes les faces, toutes les moindres pièces, en poussant de petits glouglous d’admiration.

Ils y viendront, eux aussi, les Arabes, bien que les Européens d’Algérie les prétendent rebelles à toute espèce de civilisation, de quelque ordre que ce soit. Quand ces bons Arabes ont vu la première bicyclette, ils ont dit, paraît-il, avec toute l’ardeur de leur conviction : « Les Français sont devenus fous. »

Ils le deviendront à leur tour ; leur admi-