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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/122

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à travers les cactus

rien ! Des Arabes nous renseignèrent et, détail à retenir, ils ne nous trompaient jamais. « Encore deux kilomètres ! » nous dit l’un d’eux en son accent guttural. On arriva vers huit heures.

On trouva tout à souhait un petit hôtel fort coquet sur la promenade ornée de platanes et ce qu’il fallait pour se bien restaurer. Une mauresque d’une beauté peu commune, aux yeux grands et noirs, dont l’a physionomie tout illuminée d’intelligence ne le cédait en rien à sa prodigieuse activité, nous servit rapidement. Puis, comme on jugea qu’il était un peu tôt pour passer dans nos chambres respectives, sûrs d’avoir cette fois de bons lits, on s’assit quelques instants sur le devant de notre hôtel pour respirer un peu l’air et contempler cette soirée élyséenne.

Le vent du Sud soufflait encore ; il n’avait cessé de se faire sentir depuis onze heures du matin, mais il était faible ; puis, comme l’influence des éléments au point de vue des sensations se modifie suivant l’état physique des êtres qui la subissent, ce souffle éteint