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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/123

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orléansville — une soirée d’algérie

de fournaise nous semblait maintenant une brise délicieuse qui venait sur nous ainsi que sur Vasco le souffle d’éventail de l’amoureuse Sélika.

L’atmosphère chaude et pure reflétait de vagues lueurs roses ; et du ciel bleu, d’un bleu intense, s’épandaient les clartés sidérales qui, dans les nuits d’été, permettent de percevoir les objets environnants en sombres découpures sur l’horizon.

Autour de nous, une gaieté de couleurs vives, aux tons crus, du rouge, du blanc, du bleu, du vert, à profusion, et des voix claires d’enfants qui jouent.

À mesure que la soirée avançait, on venait là, sous les hauts platanes, aux gigantesques ramures, respirer à larges poumons ; des Arabes, quelques Européens se couchaient sous cet étincellement nocturne, ou se tenaient assis côte à côte, sans parler, comme si la jouissance de cet air endormant suffisait à leur bonheur.

Quel laisser-aller familial, quelle simplicité dans cette existence primitive !