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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/132

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à travers les cactus

tus, dont la feuille très longue se pose toujours perpendiculaire au sol, comme si elle voulait faire admirer au passant son tissu délicat ; l’eucalyptus dont l’écorce soulevée laisse voir des taches d’un rose tendre. Les lentisques projetaient aussi leurs feuilles d’un vert sombre.

Les chênes larges s’y multipliaient. De temps à autre venaient aux alentours des habitations les citronniers, les palmiers, ces arbres merveilleux d’élégance, déployés en éventail ; les aloès, les figuiers, les oliviers, les arbres à caoutchouc, aux rameaux éternellement verts, mêlaient leurs branches aux feuilles des mûriers. Les graines rouges des faux poivriers émergeaient, piquant de taches sanglantes cet amas de verdure. On voyait aussi les feuilles composées, légères et tremblotantes des acacias, les caroubiers aux gousses vermeilles. Puis dominant cet océan, les peupliers. Ils bruissaient à la brise du Nord-Ouest, balançant, leurs crêtes majestueuses. Quel jardin enchanté nous traversions ! Et, tous les cent mètres, l’eau descen-