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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/133

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bono ! bono !

dant de la montagne chantait en tombant dans le ruisseau ; de l’eau, de l’eau partout. Des osiers même poussaient en petites forêts, le long de la route ; des roseaux aussi y entremêlaient harmonieusement leurs feuilles filandreuses.

Nous voulions étancher notre soif, impossible ! La vue de cette eau coulant de partout était un supplice de Tantale. Bien loin de calmer notre gorge, nous l’irritions.

Le sommet de la montagne semblait plus vert encore que le flanc que nous gravissions en un long éblouissement. Dans la direction de Milianah, on eût dit des corbeilles de grands arbres dont les tiges enserrées s’en iraient en bouquet d’artifice, repoussées à leurs faîtes par l’épaisseur de leur feuillage.

Enfin, on trouva une petite fontaine : filet d’eau projeté en avant avec assez de force pour permettre de se désaltérer à pleines gorgées.

Mais voici qu’à la vue de cette fontaine un scrupule me saisit et fut partagé par mon