Aller au contenu

Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
à travers les cactus

affreuse, aggravant le désagrément de la chaleur.

La cause de cette invasion fumeuse, nous allions, sans tarder, la connaître.

Un de nos amis oranais nous avait avertis, au cours d’une petite conférence sur les mœurs et habitudes des Arabes : « Dans le but de trouver des pâturages pour leurs troupeaux, nous avait-il dit, au lieu de défricher les terres, ils mettent le feu aux brousses : c’est plus commode. En été, quand ces incendies se produisent près des villages, vous jugez de l’état de l’atmosphère alors. C’est à fuir sans regarder derrière soi. »

C’est ce qui était arrivé. Après quelques minutes, en effet, on aperçut non loin de la route, tout là-bas, devant nous, une nuée d’une épaisseur à trancher au couteau ; elle s’élevait en planant au-dessus des brousses et, poussée par le vent, coupait la route. Puis les flammes nous apparurent sur un espace de trente mètres environ ; elles restaient basses, crépitaient violemment, produisant une épaisseur de fumée qui masquait l’horizon.