On entra dans le petit hôtel. Nous tombions dans un restaurant arabe. Odieux spectacle pour le bon Parisien, arrivé en Algérie comme une bombe. C’était, suivant l’habitude, un amoncellement d’hommes, à burnous sales, debout, assis, couchés, vautrés, dans toutes les postures.
Pas de meubles dans la vaste salle où j’avançai mon nez, tandis que Van Marke, lui, trottinait ailleurs, cherchant à découvrir de quoi satisfaire notre commune fringale. Dans un recoin, quelques Arabes, assis sur leurs talons, grignotaient, et d’autres fredonnaient une scie monotone.
À ce coup d’œil, je reculai, le cœur soulevé ; puis, me ravisant, je demandai à ces Orientaux que ma vue ahurissait : « Un hôtel ? »
L’un d’eux me désigna un nouvel établissement sur lequel étaient écrits, en effet, ces mots significatifs : Hôtel du Nord.
— Voilà notre affaire, pensai-je, en faisant signe à Van Marke que j’aperçus courant d’une maison à l’autre.
On pénétra dans « l’hôtel ». Deux hommes