Aller au contenu

Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
à la recherche d’un déjeuner

On entra dans le petit hôtel. Nous tombions dans un restaurant arabe. Odieux spectacle pour le bon Parisien, arrivé en Algérie comme une bombe. C’était, suivant l’habitude, un amoncellement d’hommes, à burnous sales, debout, assis, couchés, vautrés, dans toutes les postures.

Pas de meubles dans la vaste salle où j’avançai mon nez, tandis que Van Marke, lui, trottinait ailleurs, cherchant à découvrir de quoi satisfaire notre commune fringale. Dans un recoin, quelques Arabes, assis sur leurs talons, grignotaient, et d’autres fredonnaient une scie monotone.

À ce coup d’œil, je reculai, le cœur soulevé ; puis, me ravisant, je demandai à ces Orientaux que ma vue ahurissait : « Un hôtel ? »

L’un d’eux me désigna un nouvel établissement sur lequel étaient écrits, en effet, ces mots significatifs : Hôtel du Nord.

— Voilà notre affaire, pensai-je, en faisant signe à Van Marke que j’aperçus courant d’une maison à l’autre.

On pénétra dans « l’hôtel ». Deux hommes