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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/151

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à la recherche d’un déjeuner

sur le coup de minuit ? Il n’est pas encore une heure de l’après-midi et vous trouvez l’heure singulière ?

— Je le regrette, reprit le joueur de cartes, qui avait continué sa partie avec le même phlegme que si un simple colibri avait modulé une ritournelle, mais nous n’avons rien à vous donner.

Je n’avais plus qu’à quitter la place. Au moment où, me retournant, je franchis le seuil de la porte, je me heurtai, face à face, à Van Marke et lui fis part de cette fâcheuse histoire ; il répondit froidement :

— Oh mais, je meurs de faim, moi !

— Tu meurs de faim ? C’est exactement la sensation que j’éprouve. Mais que diable veux-tu que j’y fasse ? Retournons à notre premier café. Ils avaient l’air mieux disposés, là.

On y revint. C’était notre suprême ressource. La physionomie plus complaisante de nos deux hôtes ne nous avait pas trompés ; j’avais pensé bien vite que nous arriverions avec eux assez facilement à nos fins.