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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/154

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à travers les cactus

était-elle retirée qu’ils s’abattaient à nouveau, enveloppant tout d’une grouillante couche noirâtre.

Cet horrible acharnement de ces hordes ailées, qui, patientes et torturantes, revenaient toujours malgré nos gestes réitérés, n’avait d’égale que la prodigieuse persévérance du jeune Belge, mon compagnon, à dire sur un ton, toujours nuancé de la même manière : « Oh ! ces mouches ! »

Il répétait ces mots toutes les vingt secondes, en chassant les nuées, mais le plus fin des observateurs n’eût pas surpris la moindre différence dans sa façon d’articuler son exclamation.

« La patience de ce Belge, me suis-je dit parfois, m’explique la longanimité de sa patrie à l’égard de la Hollande qui, si longtemps, maintint ses voisins sous sa domination. Parbleu ! la Belgique se contentait de dire : « Oh ! cette Hollande ! » et elle supportait le joug en se contentant d’esquisser un beau geste. »

À l fin de notre déjeuner, quelques habi-