Aller au contenu

Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
à travers les cactus

claré mon compagnon, sans autre réflexion ni préambule.

— C’est vrai, mais ça aurait pu l’être davantage, ajoutai-je sur le même ton. En vérité, on n’est pas mal dans cette cabine.

— Non, on n’est pas mal, répliqua le jeune Belge entre ses dents, comme s’il avait voulu confier cette idée au premier bouton de son gilet.

Et après cette conversation brève on se coucha, opération rapidement exécutée.

« Pourvu, pensai-je, que la mer reste calme. Je ne sais pas, mais il y avait à l’horizon, tout à l’heure, une brume épaisse qui ne me disait rien qui vaille. Enfin, dormons tranquille ! Au diable l’inquiétude ! »

Souvent, au récit de traversées mouvementées, j’avais songé, non sans une émotion violente, à cette situation d’un passager enfoui dans une cabine au cours d’une nuit noire, tandis que la mer gronde et enveloppe le navire de ses lames colossales. Dieu sait si ces réflexions me revinrent à cette heure. Mais la mer était calme. Je finis par m’en-